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HISTOIRE DE BITOU

Bitou, également orthographié Bittou, est le chef lieu de la commune de Bitou. Il est situé dans la province du Boulgou et la région du Centre-Est au Burkina Faso. Population autochtone originaires d’un village appelé Leda à 15 kilomètres de Tenkodogo.

Les bisas de Bittou centre sont originaires d’un village Leda. Le chef actuel a été intronisé par le Naaba Tigré de Tenkodogo, mais celui-ci n’a pas véritablement d’emprise sur lui. Le chef administre ses populations selon les coutumes Bissa. L’histoire de Bittou et celle de sa chefferie Zampaligré sont intrinsèquement liées. Selon la tradition orale, elle commence probablement vers les années 1730, quelque part dans une contrée située à plusieurs jours de marche à cheval plus au Nord-Ouest : vers Téma-Bokin ou vers Rissiam pour certaines sources, dans les encablures de l’actuel Zorgho pour d’autres. Ces versions ne sont pas forcément contradictoires ; elles peuvent s’avérer complémentaires, en ce sens que la zone de Zorgho a pu être une Zone d’installation transitoire. Certains patronymes et prénoms expressifs chez la génération des Zampaligré de Bittou d’avant les années 1960 ainsi que la citation symbolique qualificative des Zampaligré suggèrent en tout état de cause, des origines Mossis. Il s’agit généralement de noms métaphoriques tels : Bougoum (feu), Nongma (fierté) ; Zimaassm (Installé confortablement) ; Raogo (Garçon) ; Toundwendé (Suit Dieu) ; Ranamsé (Ne souffre pas) ; Boumdaré (Le jour de bonne chose) ; Kiima (Génies, fantômes) ; Teesba (Indexe-les) ; Yiiga (), etc. Zampaligré fait allusion à un moucheron producteur d’une substance mielleuse, incrusté dans du roc si bien qu’il est difficile à agresser…. Le clan des Zampaligré, avant de fonder Bittou s’établit d’abord dans une localité aux environs de Tenkodogo, appelée Leda. Sécuriser, pacifier et viabiliser une zone hostile : telle est la mission que les Zampaligré ayant quitté Leda s’étaient assignée pour la zone de destination qui s’appelait autrefois « Sonn-Tar ». En effet, à l’installation du Clan – c’était alors vers les années 1770 – la localité s’appelait «Sonn-Tar». C’était un nom en Bissa, donné par les voyageurs. Il faisait référence à la forte densité des figuiers qui peuplaient la zone et au bosquet constitué de gigantesques pieds de cette espèce d’arbres, situé à côté d’une salvatrice source d’eau, sous lequel les voyageurs observaient souvent une pause avant de reprendre la route. La zone présentait certes un environnement physique paradisiaque (elle était traversée d’un réseau dense de cours d’eau, très boisée, riche en fruits sauvages et fertile pour l’agriculture,…), mais ceci expliquant peut-être cela, elle était densément peuplée d’animaux sauvages, de féroces félidés, notamment les lions, qui y régnaient en maître. Il ne venait à l’idée de personne d’y habiter, au risque de se faire dévorer. En plus des fauves, les excursions et pillages récurrents des groupuscules venant du sud constituaient une source d’insécurité invivable. Le Clan des Zampaligré (qui adoptèrent entre-temps la langue Bissa), s’attela à vaincre ces deux menaces et à attirer des habitants dans la contrée réputée extrêmement dangereuse et inhospitalière. Le nom «Bittou», qui signifie en Bissa, «Laissons tomber (la discussion)…» a été donné en hommage à un sage doyen qui le prononça pour mettre fin à une discussion persistante et de plus en plus virulente qui avait éclaté entre deux groupes suite à une décision de changement de dénomination de la localité. Les chefs successifs de Bittou ont pour nom Naaba Bougoum Korgo, Naaba Adongo, Naaba Guiguemdé, Naaba Koom, Naaba Koulga, Naaba Padré, Naaba Sigri, Naaba Nongma, Naaba Boulga (Aly Zampaligré, qui régna de 1949 à 1982), Naaba KiibKorgo (Karim Zampaligré, qui règne depuis 1989).